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Depuis plus de 50 ans, l'Etat français a laissé des centaines de milliers de consommateurs d'eau ingérer du CVM, une substance classée comme cancérogène certain par le Centre international de recherche sur le cancer. Il doit aujourd'hui à la fois réparer sa faute et assurer la délivrance d’informations adéquates sur la contamination du réseau.

Contamination des réseaux d'eau au chlorure de vinyle monomère (CVM) : un scandale sanitaire majeur

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Scandale du CVM : pour aller plus loin

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Usine B.F. Goodrich

1974 : scandale sanitaire lié au CVM aux Etats-Unis

Si les industriels étaient informés du caractère toxique du CVM dès les premiers usages de cette substance dans les années 1930, ce n'est qu'en 1974 que le premier scandale sanitaire lié à ce produit éclate, aux Etats-Unis. En effet, plusieurs ouvriers de l'usine B.F. Goodrich de Louisville, dans le Kentucky, développe une forme de cancer du foie extrêmement rare, l'angiosarcome hépatique, après avoir manipulé du CVM. Ce cancer avait également été observé en laboratoire chez des animaux exposés au CVM. 

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La négligence fautive de l'Etat français

1998 - 2011 : l'inaction de l'Etat français

Il faut attendre 2003 pour que l'Etat français transpose la directive européenne de 1998, alors même qu'il disposait d'un délai de deux ans pour le faire. Surtout, ce n'est qu'en 2007 qu'un décret prévoit que des analyses de la présence de CVM dans l'eau courante soient mises en œuvre. La première campagne systématique de prélèvements n'est cependant lancée qu'à partir d'août 2011, alors même que les techniques d'identification du CVM dans l'eau sont opérationnelles depuis les années 1970.

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Un discours trompeur

2011 - 2024 : Le discours trompeur de la puissance publique

A partir de 2012, de nombreuses communes françaises sont confrontées à une interdiction de consommer l'eau courante en raison d'une contamination au CVM. Les travaux de rénovation du réseau d'eau sont souvent longs et coûteux.

 

De plus, le ministère de la Santé et les Agences Régionales de Santé minimisent systématiquement le risque de développer un cancer en lien avec l'ingestion de CVM en dépit des avertissements formulés par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, qui confirme dans plusieurs de ses publications le caractère cancérogène de cette substance. 

Enfin, aucune étude épidémiologique n'est mise en œuvre pour assurer le suivi de la santé des populations exposées au CVM, alors même qu'entre 15% et 30% du réseau est contaminé et qu'au moins plusieurs centaines de milliers de Français sont exposés à des niveaux de CVM incompatibles avec la réglementation européenne et française. 

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L'inertie de l'Union Européenne

1974 - 1998 : la longue inertie de l'Union Européenne

Les agences sanitaires américaines agissent alors rapidement pour protéger les travailleurs. Au niveau européen, diverses dispositions sont également mises en place pour protéger tant les travailleurs que les consommateurs. ​Toutefois, aucune réglementation n’est adoptée pour protéger les populations exposées au CVM via les canalisations d’eau, alors que les industriels européens continuent à produire des canalisations contaminées jusqu'en 1980 et que la présence de ce produit toxique avait été identifié dans l'eau courante de plusieurs villes aux Etats-Unis dès 1975.  Ce n'est qu'en 1998 que l'Union Européenne adopte une directive fixant une valeur limite de 0,5 μg de CVM par litre dans l’eau distribuée au sein du réseau public pour protéger la santé des consommateurs.

La contamination au CVM : un phénomène qui touche principalement les communes rurales

Les zones touchées par une contamination au CVM sont principalement des communes et des lieux-dits de quelques centaines d'habitants.

La première campagne nationale d’analyses spécifiquement consacrée au CVM est réalisée à partir d'août 2011 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), avec le concours des Agences Régionales de Santé (ARS). 

 

De nombreux dépassements du seuil de 0,5 μg de CVM par litre d’eau sont identifiés à l'occasion de cette campagne. Ces dépassements se concentrent essentiellement au niveau des extrémités des réseaux de distribution, qui sont le plus souvent situées dans de petites communes rurales de quelques centaines d'habitants.

 

Au niveau de ces extrémités, où la demande est mécaniquement plus faible, l’eau a tendance à stagner dans les canalisations et à se charger en CVM.  En effet, la concentration de CVM dans l’eau tend à croître lorsque le temps de contact entre l’eau et un tuyau contaminé augmente.

L'exposition des communes rurales
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Canalisations contaminées

Années 1960 : installation des premières canalisations d'eau contenant du CVM

Synthétisé pour la première fois au XIXe siècle, le chlorure de vinyle monomère (CVM) est utilisé à partir des années 1930 pour fabriquer des objets en PVC. A partir des années 1960, de nombreuses canalisations d'eau sont construites en PVC en France et dans le monde. Or, en raison des procédés industriels retenus par les fabricants, ces canalisations contiennent de nombreux résidus de CVM, qui se répandent ensuite dans les eaux. Au total, ce sont entre 140 000 et 340 000 kilomètres de canalisations contaminées qui sont installées jusqu'en 1980.

Dans un article publié en janvier 2025, le chercheur Gaspard Lemaire a rendu publiques les données récoltées par la plupart des Agences Régionales de Santé métropolitaines en matière de CVM. Ces données permettent d'identifier les départements au sein desquels un nombre important de contaminations ont été détectées.

 

L'association Comité Citoyen avait déjà dressé depuis plusieurs années un état des lieux à partir des données du ministère de la Santé, disponibles sous une forme brute sur la base SISE-Eaux.

Notre équipe a pris appui sur ces deux jeux de données ainsi que sur des estimations des niveaux de contamination des canalisations élaborées à partir d'études patrimoniales pour identifier les départements au sein desquels les consommateurs sont le plus susceptibles d'être exposés à une contamination. 

Les départements soumis à un niveau de risque maximal sont donc :

  • Dordogne

  • Haute-Vienne

  • Charente

  • Corrèze

  • Calvados

  • Eure

  • Manche

  • Orne

  • Seine-Maritime

Les départements soumis à un niveau de risque particulièrement élevé sont par ailleurs :

  • Ardèche

  • Cantal

  • Puy-de-Dôme

  • Charente-Maritime

  • Nièvre

  • Saône-et-Loire

  • Ensemble des départements de la région Pays-de-la-Loire (estimation patrimoniale) : Mayenne, Sarthe, Maine-et-Loire, Loire-Atlantique, Vendée

  • Ensemble des départements de la région Centre-Val-de-Loire (estimation patrimoniale) : Maine-et-Loire, Eure-et-Loir, Loiret, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Indre, Cher

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